Retraites

Le numéro du Monde du 25 septembre, paru la veille de la manifestation, titrait en « Une » : « La réforme des retraites bute sur la question des inégalités hommes-femmes ». On se prend à rêver que les manifestants n’aient eu que ce seul souci (d’ailleurs important) en tête…
Le Monde avait jadis la réputation de ménager la chèvre et le chou, de présenter les différentes options offertes, bref de ne jamais, ou presque, prendre parti, au prix parfois d’une certaine hypocrisie. Ce temps-là est bien terminé. On l’a vu à propos de la constitution européenne. On le voit ces jours-ci à propos de la « réforme » des retraites. Le 9 septembre, Eric Fottorino écrivait dans un éditorial signé : « Sur le fond, pourtant, repousser l’âge légal de départ à la retraite est une nécessité largement admise », et je lis dans l’éditorial du numéro daté 26-27 :  » Compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie qui rend inéluctable la hausse de la durée de cotisation ». De « largement admise », on est vite passé à « inéluctable ». Que ce soit là la thèse du gouvernement, et d’un certain nombre de partis politiques, c’est certain. Mais on voit de plus en plus, en particulier chez les économistes, des voix s’élever contre le simplisme de ce type de raisonnement. Le Monde n’en a cure, qui martèle (pour employer un terme fréquent dans ses colonnes) la même thèse.

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